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Les défis de l’entrepreneuriat entre obstacles et opportunités

Si l’entrepreneuriat est une aventure passionnante, il peut être aussi parfois décourageant et ardu. Je fais partie de ces personnes qui, en 2010, ont relevé le défi de lancer leur entreprise, animée par le désir  de mettre mes compétences à profit et voler de mes propres ailes.

Entreprendre est d’abord une question d’envies et de motivations.   Un nombre croissant de Français sont attirés par la création d’entreprise, portés par un fort désir d’autonomie, la volonté de redonner du sens à leur vie et faire les choses à leur façon.  L’INSEE recensait 1 051 500 créations d’entreprises en 2023.

Les défis de l'entrepreneur en France

L’entrepreneuriat est jalonné de réussites, d’obstacles et de revers. La détermination, l’adaptabilité, la persévérance,  l’innovation  et la résilience sont constamment mobilisés pour répondre aux défis, qu’il s’agisse de trouver des clients, financer son activité, gérer la complexité administrative, optimiser son temps, gérer l’incertitude et savoir s’entourer.

 1- Trouver des clients  

Au lancement de son projet, un entrepreneur doit souvent jongler entre plusieurs activités. Il est tout à la fois gestionnaire, commercial, manager, responsable ressources humaines, responsable marketing et communicant.   Toutefois, il a tout intérêt à se concentrer sur son développement commercial pour obtenir des rendez-vous, présenter l’offre et négocier et signer des contrats.

Bien que la stratégie d’acquisition de clients soit influencée par plusieurs facteurs-clé (objectifs de l’entreprise,   positionnement sur le marché, budget, concurrence et   outils utilisés),   elle repose sur plusieurs pilliers.

a) Définir le ciblage commercial 

Cibler consiste à identifier un groupe d’acheteurs potentiels et ses besoins,  à qui l’entreprise va chercher à vendre ses produits et ses services.  Le but est d’obtenir des rendez-vous commerciaux à forte valeur ajoutée, avec des décideurs intéressés par les offres.   Le ciblage commercial maximise les chances de réussite de la campagne. facteurs clés d'une campagne de prospection commerciale btob réussie

b) Etablir une proposition de valeur claire et attrayante

Une erreur fréquente en prospection commerciale est de proposer une offre qui ne correspond pas aux besoins des prospects ciblés. La vente consiste à répondre à un besoin spécifique. Si l’offre ne correspond pas aux attentes des acheteurs potentiels, le message d’approche sera ignoré et le taux de réponse sera pratiquement nul.

BPI France propose un outil pour définir une proposition de valeur

c) Exploiter les canaux de marketing digital appropriés :

L’entrepreneur dispose de plusieurs canaux, via Internet les technologies du digital, pour se faire connaître et développer son chiffre d’affaires :

  • un site Internet pour présenter l’offre et être référencé par les moteurs de recherche    
  • des comptes de réseaux sociaux pour promouvoir une identité de marque, communiquer sur des services et produits, engager des conversations avec une audience cible et générer un trafic qualifié sur un site web  
  • un blog pour asseoir sa crédibitilité et se faire connaître auprès d’une large audience
  • la publication de newsletters pour entretenir la relation avec les prospects et les clients et accroître la fréquentation sur le site web.

 f) Organiser des événements d’entreprise et des webinaires

L’organisation de conférences, séminaires, journées portes ouvertes, trophées, etc. valorisent l’image de l’entreprise, accroît sa notoriété et créer des opportunés d’affaires.

Les webinaires répondent aux mêmes objectifs si ce n’est qu’ils permettent de délivrer, sans contrainte géographique et à coût moindre, un message spécifique à un public plus vaste.

g)  Participer à des salons, forums et opportunité de networking

La participation à des événements externes permettent de se constituer un réseau, rencontrer plus facilement des décideurs et tisser des liens avec des partenaires et des clients potentiels.

h) Mettre en place des systèmes de mesure et d’analyse de la performance 

Les systèmes de mesure de la performance commerciale permettent d’évaluer les stratégies et les campagnes générant le meilleur retour sur investissement (ROI) en matière d’acquisition de nouveaux clients et d’allouer les ressources de manière plus efficace.

Outils de pilotage développés à partir d’un logiciel de tableur ou directement intégrés à un système de gestion de la relation client (Salesforce, SAP, Hubspot, Zendesk, Zoho, SugarCRM…),  les tableaux de bord  permettent de suivre au quotidien l’évolution des indicateurs de performance et réaliser des actions correctives lorsque les objectifs ne sont pas atteints.  

2- Financer l’entreprise

Créer une entreprise, c’est investir des fonds propres.  Le manque de capital constitue un frein majeur au lancement d’une entreprise.   Toutetois, des aides à la création d’entreprises existent qui peuvent revêter différentes formes (versement d’une somme d’argent, allégement fiscal, exonération de cotisations sociales…)

Par ailleurs, les nouvelles entreprises peuvent rencontrer des difficultés à obtenir des prêts bancaires ou des investissements en raison du manque de garanties.

La recherche de financement  ne se limite pas à la création de l’entreprise mais se pose tout au long de son existence, qu’il s’agisse de répondre à des besoins d’investissement, au développement de projet ou un problème de trésorerie passager. 

Accès des entreprises au crédit bancaire en France

Source : Le financement des entreprises par Fédération Bancaire Française – Mai 2024

3- Naviguer dans la complexité administrative et réglementaire

Entreprendre peut sembler intimidant en raison de la complexité du cadre légal et réglementaire qui régit les entreprises en France.

Arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays, on en crève. » Georges Pompidou (1966)

Depuis le milieu des années 1960, le chantier de la simplification administrative est une priorité de la plupart des gouvernements, ce qui n’a pas qui n’a pas empêché l’inflation des lois, décrets, règles et normes, à laquelle le monde des entreprises n’échappe pas.

Charge administrative des entreprises

Source : Ministère de l'Econonie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique (portail de la direction générale des entreprises  - Plan d'action « Simplification ! » : 50 mesures pour simplifier la vie des entreprises (24/04/2024)

La complexité administrative débute dès la fondation d’entreprise, où l’entrepreneur doit opter pour un statut juridique sous lequel il développera son activité. Il en existe de multiples : entreprise individuelle (EI), entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée (EURL), société à responsabilité limitée (SARL),  société anonyme (SA), société par actions simplifiée (SAS) et  société par actions simplifiée unipersonnelle (SASU). 

Dans ce contexte, le choix de la forme juridique de l’entreprise est une décision importante, qui doit faire l’objet de réflexions approfondies,  en tenant compte des avantages et inconvénients en matière de responsabilités, fiscalité et formalités administratives. 

Au-delà du choix de la forme juridique, l’entrepreneur doit veiller à respecter les obligations légales de son secteur d’activité,  si celui-ci est soumis à des régulations spécifiques.

Il apparait qu’en France un chef d’entreprise peut consacrer au total jusqu’à huit heures par semaine à l’administratif, qui le détournant de sa fonction stratégique : guider l’organisation vers une croissance durable et un succès à long terme.

Alors, comment ne pas « succomber » sous le poids des normes et de la paperasse ?

Des solutions existent pour alléger la charge administrative, en particulier dans les petites et moyennes entreprises, telles que :

  • lautomatisation des processus (utilisation d’outils numériques, dématérialisation),
  • la mise en place de procédures standardisées pour les tâches récurrentes,
  • la délégation ou l’externalisation de certaines tâches (administratives, comptables et fiscales),
  • la gestion du temps et des priorités. 

Par ailleurs, le gouvernement prépare un «  plan d’action : simplification ! » comportant un paquet de plus de 50 mesures  visant à « simplifier » la vie administrative des entreprises, parmi lesquelles  la suppression des 1 800 formulaires administratifs Cerfa.

Le ministère de l’Économie estime que le fardeau administratif coûte chaque année à l’économie française au moins trois points de PIB, soit 84 milliards d’euros.

4- Gérer les priorités et se concentrer sur les objectifs  

La vie d’un chef d’entreprise est souvent trépidante, caractérisée par une succession de réunions et de prises de décisions,  le traitement des urgences qui parfois s’enchaînent ainsi qu’une multiplication d’engagements. 

Beaucoup de dirigeants admettent que la gestion de leur temps constitue un véritable casse-tête. Pourtant leurs responsabilités stratégiques nécessitent de la réflexion et requièrent une disponibilité intellectuelle qui sont difficilement compatibles avec un emploi du temps surchargé par des tâches secondaires.

Comment améliorer l’efficacité et la productivité au travail tout en protégeant sa santé ?

Il existe trois leviers principaux dans la quête d’une meilleure maîtrise du temps de travail.

 4.1 –  Se protéger contre soi-même 

Il s’agit de rompre avec certains comportements ou méthodes de travail, qui peuvent  faire perdre du temps, tels qu’un manque de planification, une mauvaise gestion des priorités, l’incapacité à déléguer, un perfectionnisme excessif, la procrastination (fuir les tâches difficiles) et une communication des instructions et attentes défectueuse.

4.2- Se protéger contre son environnement

Réunions inutiles,  interruptions intempestives … L’environnement de travail peut également être une source de gaspillage de temps, d’où la nécessité de mettre en place des stratégies pour minimiser les distractions.

4.3- Savoir s’entourer de bonnes compétences 

Le développement d’une entreprise mobilise des compétences variées ( finance, marketing, vente, RH, informatiques…).

Les dirigeants d’entreprises expliquent souvent à quel point ils sont débordés entre les différentes tâches et les responsabilités qui leur incombent. Leurs activités produisent du stress, pèsent sur leur sommeil, leur charge mentale et l’équilibre entre la vie professionnelle et vie privée.

Dans ce contexte, la délégation ou l’externalisation de certaines tâches n’est même pas un choix. Elles permettent de retrouver du temps pour ce qui est important,  optimiser son fonctionnement, accroître ses revenus, préserver sa santé (morale et physique) et son bien-être. 

5- Gérer l’incertitude

Décider dans l’incertitude, voilà une autre réalité des entrepreneurs.

Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c’est parce qu’un jour quelqu’un a pris une décision courageuse.  – Peter Drucker

Pour la pérennité de l’entreprise. l’entrepreneur doit savoir crééer et saisir des opportunités,  tout en pesant les risques liés., 

La gestion de l’incertitude dans l’entreprise vise à minimiser les impacts négatifs de celle-ci et maximiser la capacité de l’entreprise à rebondir rapidement. Plus précisément, elle porte sur : 

  • l’anticipation des risques qui pourraient affecter l’organisation lors du lancement d’un nouveau produit, la réalisation d’un investissement, le choix d’un prestataire ou d’un fournisseur, etc. ;
  • le développement des stratégies flexibles pour s’adapter aux changements imprévus.

6 – Traverser les crises

Toute entreprise traverses des turbulences internes et externes consécutives : 

  • au retournement du marché (inflation, récession, changement dans les taux d’intérêts), 
  • à l’arrivée de nouveaux concurrents, 
  • à des innovations disruptives,
  • à la perte du stock de produits, d’un client  important ou d’un fournisseur stratégique,
  • à des difficultés de trésorerie ou un problème de gestion financière.

Dans ces situations, le dirigeant se trouve en première ligne car la crise va impliquer des choix, des décisions, des changements de comportement, des actions et des procédures pour en sortir.

 7- Rebondir après un échec

L’échec est  une étape courante dans la vie entrepreneuriale. L’INSEE indiquait, en 2019, que 39 % des entreprises classiques créées 5 ans plus tôt n’étaient plus actives.

Les dirigants confrontés à l’échec de leur société ne réagissent pas tous de façon identique. La capacité de sortir des effets d’un échec et d’exploiter les opportunités qui se présenteront peut s’opérer grâce à la résilience, en mobilisant des ressources internes (sortir de l’isolement, prendre du recul) et externes (en étant accompagnés par d’autres entrepreneurs en activités ou en bénéficiant du soutien d’un réseau, de mentors).   

L’échec n’est qu’une opportunité pour recommencer la même chose plus intelligemment.
Henry Ford

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La France constitue un terreau fertile pour les entrepreneurs, qui viennent de différents horizons, allant du jeune diplômé au cadre expérimenté en quête d’indépendance. L’initiative entrepreneuriale y est encouragée par divers dispositifs. De plus, le pays offre un écosystème dynamique avec de nombreux incubateurs, accélérateurs et réseaux de soutien qui accompagnent les entrepreneurs à toutes les étapes de leur projet. C’est aussi un centre d’innovation technologique et de recherche, attirant des talents du monde entier.

Vision, passion, persévérance, créativité,  adaptabilité, résilience… les qualificatifs sont nombreux pour définir ces femmes et ces hommes qui, en acceptant de prendre une certaine part de risques et en adoptant une approche pointue de leur environnement,  s’engagent dans un projet,  transforment des défis en opportunités et guident leur structure vers une croissance durable.

 

 

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