Alors que le travail à distance demeurait jusqu’ici une pratique relativement confidentielle en France – en 2017, 92,8% des Français se rendaient tous les jours au bureau, selon les chiffres de l’institut statistique du ministère du Travail – en mars 2020, il s’est imposé à quelques huit millions de salariés, la distance spatiale étant devenue essentielle pour se protéger du Coronavirus et protéger les autres.
Le Code du Travail définit le télétravail comme « toute forme d’organisation du travail dans laquelle un travail qui aurait également pu être exécuté dans les locaux de l’employeur est effectué par un salarié hors de ces locaux, de façon volontaire, en utilisant les technologies de l’information et de la communication ».
Cette définition englobe différentes modalités d’exercice du télétravail:
- A domicile
Forme de télétravail plébiscitée pour les salariés (90 % des télétravailleurs)
- Nomades
Rompant avec le schéma classique des horaires et lieux de travail, ces salariés « nomades » peuvent travailler n’importe où avec les moyens adaptés.
- Télécentres
Espaces mis à disposition par l’entreprise grâce auquel des télétravailleurs peuvent avoir accès à des ordinateurs, à l’Internet et à d’autres ressources.
Attention ! A l’inverse du salarié, l’indépendant ne signe pas un contrat de travail, mais un contrat de prestation. Même lorsqu’il exerce ses activités à distance, il n’est pas compris dans le décompte des télétravailleurs.
Le travail à distance s’apprend. Or, les salariés vivent actuellement un télétravail subi à domicile, qui a été mis en place dans l’urgence et dans des conditions parfois chaotiques en raison de problèmes de matériels, au manque de préparation ou à l’environnement domestique. Leur situation ne s’apparente donc en rien à celle d’une personne qui a choisi de travailler chez elle.
La question est de savoir si, une fois la crise passée, le recours massif au télétravail transformera l’organisation des entreprises, avec le déploiement poussé d’outils collaboratifs, un management adapté au travail d’équipes dispersées et la prise de conscience qu’il ne sert à rien d’avoir une équipe présente en permanence.
S’agissant des salariés, verront-ils qu’il n’est « pas si simple de travailler dans un cadre qui, jusqu’à présent, était dédié à la vie familiale. C’est ce que vivent de nombreux travailleurs en freelance. Cela pourrait faire prendre conscience à leurs donneurs d’ordres des conditions de travail des indépendants et changer leurs relations. Ils comprendront mieux les avantages du travail indépendant, mais aussi ses contraintes et ses difficultés ». Denis Pennel – L’Usine Nouvelle – 8 mars 2020